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Le scapulaire du Mont Carmel

Le scapulaire du Mont Carmel - A Fatima la Vierge portait le scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel

Les 13 juin et 13 juillet 1917, Notre Dame de Fatima confia aux petits pastoureaux que « Dieu voulait établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie ». La Sainte Vierge ne précisa pas en quoi consistait cette dévotion. On ne peut donc que le déduire des différentes demandes qu'elle fit non seulement à Fatima, mais aussi à Pontevedra et Tuy (Espagne).

Dans ces apparitions, elle demanda cinq pratiques : la consécration de la Russie, la communion réparatrice des premiers samedis du mois, les sacrifices pour la conversion des pécheurs, la récitation quotidienne du chapelet et le port du scapulaire.

Sœur Lucie (voyante de Fatima) dira, le 15 octobre 1950 : « Le scapulaire est le signe de notre consécration au Cœur Immaculé de Marie. (…) Le scapulaire et le rosaire sont inséparables. » En conséquence, le scapulaire et le Rosaire font implicitement partie de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. D'autant plus que le chapelet bien récité est la prière qui touche le plus le cœur de Notre Dame.

Lors de la dernière apparition du 17 octobre 1917, les enfants virent de nombreux personnages terrestres apparaître, entre autres la Vierge sous l’aspect de Notre Dame du Carmel, tenant le scapulaire dans la main droite. 

Qu’est-ce que le scapulaire ?

« La Sainte Mère Eglise a institué des sacramentaux, qui sont des signes sacrés par lesquels, selon une certaine imitation des sacrements, des effets surtout spirituels sont signifiés et sont obtenus par la prière de l’Eglise. Par eux, les hommes sont disposés à recevoir l’effet principal des sacrements, et les diverses circonstances de la vie sont sanctifiées » ( C.E.C n°1667). Ils sont non d’institution divine, mais institués par l’Eglise en vue de la sanctification.

Les scapulaires sont des sacramentaux, conçus pour montrer l'engagement du porteur à une confrérie, à un saint, ou à un mode de vie et lui rappeler les promesses qu’il a faites. Le scapulaire est un habit qui protège celui qui en est revêtu et lui fait obtenir des grâces spirituelles et corporelles parfois qualifiées à juste titre de miraculeuses.

Le mot scapulaire vient du latin scapula qui signifie épaule.
A l'origine (et on le voit dans la Règle de saint Benoît, ch. 55 : «nous croyons que dans les régions tempérées une coule et une tunique suffisent pour chaque moine, avec un scapulaire pour le travail»), c'était plutôt un vêtement de travail, déjà utilisé par les pères du désert, destiné à protéger les vêtements ordinaires, normalement serré à la taille par une ceinture. Il se composait de deux pans d'étoffe, devant et derrière, tombant jusqu'aux pieds (et parfois un capuchon solidaire du scapulaire).
Puis ce vêtement est devenu une part de l'habit religieux, porté en permanence …sauf, dans certains ordres, pour travailler (à cause de la gêne qu'il peut représenter pour travailler la terre par exemple).

Le «scapulaire monastique» est donc apparu en premier, peut-être dès le 7ème siècle dans l’ordre de saint Benoît. Il peut varier dans la forme, la couleur, la taille et le style. 

En signe d'affiliation à certains tiers-ordre, des laïcs ont pu porter au fil du temps, des scapulaires de taille beaucoup plus petite, et plus courts, sous les vêtements, parfois d'ailleurs remplacés tout simplement par une médaille.

Il se compose généralement de deux petits morceaux de tissu, de quelques centimètres qui peuvent représenter des images religieuses ou du texte. Ceux-ci sont liés par deux bandes de tissu ou des liens qui reposent sur les épaules.

Dans de nombreux cas, le scapulaire engage le porteur à suivre des promesses. Quelques-unes des promesses sont enracinées dans la tradition, et d'autres ont été formellement approuvées par les dirigeants religieux. Par exemple, pour les catholiques romains, au cours des siècles plusieurs papes ont approuvé le port du scapulaire et leur ont attribué des indulgences spécifiques. 

Saint Paul parle également de l’armure spirituelle. (Ep 6, 10-17) :
« Pour finir, armez-vous de force dans le Seigneur, de sa force toute puissante. Revêtez l’armure de Dieu pour être en état de tenir face aux manœuvres du diable. Ce n’est pas à l’homme que nous sommes affrontés, mais aux Autorités, aux Pouvoirs, aux Dominateurs de ce monde de ténèbres, aux esprits du mal qui sont dans les cieux. Saisissez donc l’armure de Dieu afin qu’au jour mauvais, vous puissiez résister et demeurer debout, ayant tout mis en œuvre. Debout donc! À la taille, la vérité pour ceinturon, avec la justice pour cuirasse et, comme chaussures aux pieds, l’élan pour annoncer l’Évangile de la paix.
Prenez surtout le bouclier de la foi, il vous permettra d’éteindre tous les projectiles enflammés du Malin. Recevez enfin le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu. »

Le scapulaire est l'habit de la Vierge. Il est le signe extérieur d’une relation spéciale, filiale et confiante avec la Vierge.

Le scapulaire est un vêtement de salut, une cuirasse et un bouclier spirituels, une robe d'innocence dont nous revêt la Mère de Dieu. L'habit est un signe d'appartenance de celui qui le porte à la personne de qui il l'a reçu, et, en retour, de la protection de cette personne. 

Le scapulaire manifeste donc, de la part de celui qui le porte, la consécration et l'appartenance volontaire à Marie, et de la part de Notre-Dame, l'engagement à secourir celui qui le porte en toute occasion, particulièrement à l'heure de la mort.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, dans son Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, donne aux dévots serviteurs de Marie (au nombre desquels ceux qui portent le scapulaire auront à cœur d'être comptés) un programme de vie en l'honneur de la Mère de Dieu : « Faire toutes nos actions par Marie, avec Marie, en Marie et pour Marie, afin de les faire plus parfaitement par Jésus-Christ, avec Jésus-Christ, en Jésus et pour Jésus » (n. 43). Un programme qui peut mener loin les âmes généreuses ! 

De nombreux scapulaires existent qui sont comme des ancres qui nous relient au monde invisible : au Seigneur à la Sainte Vierge, à tel saint.

A Fatima la Vierge portait le scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel

Le Scapulaire du Mont Carmel est composé de deux morceaux de laine brune de forme rectangulaire ou carrée, non tricotés mais tissés, reliés entre eux par deux fils de manière à pouvoir être portés, un morceau sur la poitrine et l'autre sur le dos (il symbolise le « tablier protecteur » des Carmes).

Il nous a été offert par la Sainte Vierge, en 1251, par un religieux carme nommé (Saint) Simon Stock. En effet, à cette période, l'Ordre souffrait d'une grande fragilité.
Par la prière confiante de ce religieux, Marie lui apparaît en Notre Dame du Mont Carmel, tenant l'Enfant Jésus qui présente le scapulaire. Elle dit : « Reçois, mon cher fils, ce scapulaire de ton Ordre comme le signe distinctif de ma confrérie et la marque du privilège que j'ai obtenu pour toi et les enfants du Carmel.

Celui qui mourra revêtu de cet habit sera sauvé, il ne souffrira jamais les feux éternels. C'est un signe de salut. Une sauvegarde dans les dangers, un gage de paix et d'éternelle alliance. »

En 1322, le pape Jean XXII reçoit la visite de la Sainte Vierge qui lui rappelle sa maternelle protection par le port du saint scapulaire et lui précise ce qu'on nomme la
Bulle sabbatine ou privilège sabbatin :

Pour tous ceux qui auront porté dignement le saint scapulaire, qui réciteront les prières et auront observé la chasteté selon leur statut (totale bien sûr pour les religieux et conjugale pour les fidèles laïcs), la Vierge Marie promet la rapide libération des âmes du Purgatoire, le premier samedi suivant leur mort.

Comment porter dignement le Scapulaire ?

Que l'on soit religieux ou fidèle laïc, il suffit de répondre à l'appel de Marie dans nos cœurs, de L'honorer profondément et d'adopter autant que possible une attitude digne d'Elle. Qui le reçoit est associé à un degré plus ou moins intime à l'Ordre du Carmel.
Il faut vouloir sincèrement éviter de pécher, et prier notre Bienfaitrice Mère du Ciel quotidiennement. Bien sûr, dans notre imperfection, la tentation peut nous mettre à l'épreuve mais si notre désir est profond de mettre tout en œuvre pour ne pas succomber, là, agissent les grâces du port du scapulaire.
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, qui recommandait beaucoup le scapulaire du Mont-Carmel, insistait cependant sur la droiture nécessaire aux personnes qui le recevaient : le port du scapulaire nécessite « que la personne soit dans la résolution de sortir de son péché », sinon « on se rendrait du nombre des faux dévots de la Sainte Vierge. »

Quotidiennement :
Le Scapulaire doit être porté nuit et jour autour du cou. Il doit être retiré le moins longtemps possible (ex : douche).
Pour remédier au problème de tremper le tissu, il existe une médaille représentant d’un côté le Sacré-Cœur de Jésus et de l’autre côté la Vierge Marie, qui peut être portée exceptionnellement. C'est le Pape Saint Pie X qui a concédé la faculté de remplacer le scapulaire de tissu par une médaille, notamment en raison de la rapide corruption de l'étoffe dans les pays chauds.

La personne qui doit porter momentanément la médaille du scapulaire ne peut le faire qu'après avoir déjà porté le scapulaire. Ensuite elle peut en changer autant de fois que nécessaire.
La médaille du scapulaire, ainsi que les prochains scapulaires ne nécessitent aucunement l'imposition d’un prêtre puisque cela a été fait la première fois définitivement. Il se passe la même chose pour un prêtre : le jour de son ordination, l’évêque bénit son habit religieux. Lorsqu’il doit en changer plus tard, il n’est pas besoin de bénir ses nouveaux vêtements sacerdotaux.
Attention : le port de la médaille doit vraiment se faire si nécessaire.

Les trois promesses de la Très Sainte Vierge concernant le scapulaire du Mont Carmel sont :

- la préservation des flammes éternelles,

- la rapide libération du purgatoire (privilège sabbatin)

- la protection contre les dangers de l'âme et du corps,

Pour bénéficier de ces trois promesses, il faut porter dignement le scapulaire dont l'imposition est faite par un prêtre ou un diacre.
En absence de l'un d'eux, dans des cas extrêmes et exceptionnels (ex : mort imminente), un laïc peut l'imposer à lui-même ou à un autre à condition que le scapulaire ait déjà été bénit et imposé par le prêtre.

Il faut pour cela utiliser une des formules de bénédiction prévues par le rituel romain ou Nouveau Rituel du Scapulaire. Certains laïcs, munis des pouvoirs nécessaires donnés par l'Ordre du Carmel, peuvent également l'imposer.