À Fatima, le pape François lance une mobilisation générale contre «l'indifférence qui gèle le cœur»

En canonisant, samedi matin, deux des trois voyants de Fatima, le pape François a demandé aux chrétiens de ne pas être « myopes » devant les difficultés des autres.

Devant une foule avoisinant un million de personnes, débordant largement du sanctuaire de Fatima au Portugal, le pape François a canonisé le 13 mai 2017, jour du centenaire des premières apparitions de la vierge, François et Jacinthe Marto, morts très jeunes. Le procès de béatification de la troisième voyante, sœur Lucie, morte en 2005, est en cours.

Dans son homélie, le pape François a insisté sur le fait que l'espérance chrétienne doit être non seulement «réelle et réalisable» mais aussi «pour les autres», expliquant que la vierge de Fatima avait demandé aux voyants d'avoir, en quelque sorte, les pieds sur terre: «En “demandant” et “exigeant” de chacun de nous l'accomplissement de son devoir d'état (Lettre de Sœur Lucie, 28 février 1943), le ciel déclenchait une vraie mobilisation générale contre cette indifférence qui nous gèle le cœur et aggrave notre myopie.»

Et François de lancer: «Nous ne voulons pas être une espérance avortée! La vie ne peut survivre que grâce à la générosité d'une autre vie» et d'expliquer, notamment sur la question du mal: «Quand nous passons par quelque croix, le Christ y est déjà passé en premier. Ainsi nous ne montons pas sur la croix pour trouver Jésus ; mais c'est lui qui s'est humilié et qui est descendu jusqu'à la croix pour nous trouver et, en nous, vaincre les ténèbres du mal et nous reconduire à la lumière».

Appelant dès lors les pèlerins à «se cramponner comme des enfants» à la vierge, car «nous avons une Mère» qui conduit à vivre «l'espérance fondée sur Jésus» François a appelé à suivre l'exemple des jeunes berges de Fatima: «Nous avons comme exemples devant nos yeux saint François Marto et sainte Jacinthe, que la Vierge Marie a introduits dans la mer immense de la lumière de Dieu et y a conduits pour l'adorer. De là leur venait la force de surmonter les contrariétés et les souffrances».

Et de conclure: «Sous son manteau ils ne se perdent pas ; de ses bras viendront l'espérance et la paix dont ils ont besoin, et que je demande pour tous, mes frères, dans le baptême et en humanité, en particulier pour les malades et les personnes avec handicap, pour les détenus et les chômeurs, pour les pauvres et les personnes abandonnées.»

S'adressant aux malades avant de regagner Rome dans la soirée du 13 mai, le pape les a encouragés à participer pleinement à la vie de l'Eglise: «Chers malades, vivez votre existence comme un don et dites à la Vierge, comme les pastoureaux, que vous voulez vous offrir à Dieu de tout votre cœur. Ne vous considérez pas seulement comme des bénéficiaires de la solidarité caritative, mais sentez-vous pleinement participants de la vie et de la mission de l'Eglise. Votre présence silencieuse mais plus éloquente que beaucoup de paroles, votre prière, l'offrande quotidienne de vos souffrances unies à celles de Jésus crucifié pour le salut du monde, l'acceptation patiente et même joyeuse de votre condition sont une ressource spirituelle, un patrimoine pour chaque communauté chrétienne. N'ayez pas honte d'être un trésor précieux de l'Eglise».

Le Figaro

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