Télécharger

Hildegarde, prédicateur

La petite religieuse devenue abbesse ne se gênera pas pour molester fermement et avec parfois un humour pinçant un certain clergé mou aux mœurs de plus en plus dégradées et qui n’accomplissait plus son devoir d’Eglise comme dans ce passage : «A cause de votre richesse et de votre avarice répugnantes et d’autres vanités, vous n’instruisez plus ceux qui dépendent de vous… Par votre affairement creux vous effarouchez tout au plus quelques mouches en été ! »

C’est justement parce qu’elle aime l’Eglise qu’elle la défend ardemment, n’hésitant pas à se confronter aux plus grands de ce monde, notamment à l’empereur Barberousse qu’elle rencontra et avertira de cesser ses agissements. Cet empereur qui a fait tant de mal à l’Eglise, n’écoutera pas les conseils répétés d’Hildegarde, mais il la craindra tout de même et la respectera jusqu’à sa mort.

Ses prêches, vers la fin de sa vie, sont édifiants pour ses auditeurs qui se convertissent aussitôt. Elle condamne fermement l’hérésie cathare comme dans ce prêche mémorable à Cologne où elle démonte totalement cette doctrine, mais ouvre une porte de salut à ses propagandistes « qui n’aiment pas les femmes…cependant par la suite ils s’uniront à ces mêmes femmes pour commettre secrètement la luxure, et ainsi leur iniquité et celle de leur secte seront découvertes… Puisque vous n’avez pas de docteurs éclairés, obéissez-nous… et vous serez sauvés...»