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L’abjuration

« S’il ne change de son état, il sera l’un des plus grands tisons d’enfer qui fut jamais », voici ce que la sainte Vierge pense d’un protestant qui refuse de se convertir. Voilà de quoi faire réfléchir les partisans de l’œcuménisme. Notre huguenot, malgré un tel avertissement, attendra pourtant de se trouver sur son lit de mort pour faire l’abjuration demandée.

C’est, nous explique sa femme, qu’une « terreur panique qui ne lui laissera aucune trêve » succédera à la consolation de cette visite de la Mère de Dieu. Et elle précise qu’il s’agit d’«une peur extraordinaire de perdre la vie dans quelque passage imprévu par le moyen des hérétiques. » 

Quelques semaines plus tard Pierre tombe malade ; il comprend que sa fin est proche et se remémore le message et l’avertissement de la belle inconnue (« la plus belle créature qui se puisse jamais voir au monde » selon ses propres termes), il abjure les erreurs calvinistes et se convertit au catholicisme avant de mourir, le 21 août 1657.

Dans son acte d’abjuration il déclare lui-même « qu’il y a bien longtemps qu’il voulait changer de religion, mais qu’il était pressé par ceux de ladite prétendue religion de ne le faire pas. » Cela aussi peut faire réfléchir les partisans de l’œcuménisme sur les difficultés d’une pauvre âme.