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Le Portugal et la Vierge

Un peu d’histoire

Avant de parler des apparitions de Fatima, il nous faut revoir l’histoire même du Portugal pour comprendre le lien particulier qui existe, depuis l’origine de ce pays, entre cette terre et la Sainte Vierge Marie.

En 711, les Arabes conquirent toute l’Espagne sauf une fine bande de territoire, les Asturies, située tout à fait au nord-ouest de l’Espagne.

En 717, Don Pélage, chef des Espagnols, passa toute une nuit en prière dans une grotte des Asturies : la Cova Donga. La Sainte Vierge lui apparut dans cette grotte et lui ordonna de commencer dès le lendemain la Reconquête, bien qu’il n’eût qu’une poignée de soldats en face d’une énorme armée arabe. La « Reconquista » dura huit siècles moins 25 ans, de 717 à 1492. La Sainte Vierge avait prescrit la reconquête parce que l’Espagne est « catholique » et doit le rester.

Dès le Xème siècle, la région du nord ouest de ce qui est aujourd’hui le Portugal, échappe à l’emprise musulmane et est érigée en comté du Portugal, confiée à Henri de Bourgogne. En 1143, Alphonse VII de Castille reconnaît la royauté portugaise aux termes du traité de Zamora. En 1297, le Portugal a atteint ses limites actuelles.

C’est alors que le roi, Alfonso Henrique choisit la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, Patronne de ce nouveau royaume, saint Michel comme protecteur de ses armées. Il fit donation à saint Bernard d’une parcelle de terrain pour y construire le monastère d’Alcobaça.

Les luttes continuèrent pour chasser les Maures du sud, mais cette fois-ci les croisés avancèrent sur le champ de bataille sous la protection de la Mère de Dieu.

Bien entendu tous les noms de villes changèrent mais il en est une qui garde de nos jours un nom typiquement arabe, celle de Fatima.

D’après la légende, ce village dont la Vierge apparaîtra en 1917, doit son nom à une histoire d’amour. Pendant cette lutte de reconquête, un croisé espagnol, Gonzalo Hermingues captura la fille du puissant seigneur musulman d’Alacer do Sol. Cette captive, belle à ravir, s’appelait Fatima, comme la fille de Mahomet. Gonzalo et Fatima furent bientôt amoureux l’un de l’autre. Fatima se converti librement au catholicisme, fut baptisée sous le nom d’Ouranea (ce qui donne l’étymologie de la ville d’Ourem, où fut soignée Jacinthe pendant la grippe espagnole de 1919) et le mariage fut célébré.

En 1385, l’ennemi du Portugal est alors le pays voisin : l’Espagne. Le connétable Don Nuno Alvarès Pereira commandant l’armée portugaise marche au combat avec son étendard portant l’image de la Sainte Vierge qu’il était venu prier sur le plateau de Fatima. Sur cet étendard, on pouvait lire : « Au nom de Dieu et de la Vierge Marie ». Jean d’Aviz, le roi du Portugal le rejoignit. Ils firent une promesse en invoquant la protection de la Sainte Vierge : « Si la victoire revient au Portugal, un monastère sera élevé en Son honneur et le roi ira en action de grâce au sanctuaire de Notre Dame d’Oliveira ». La victoire fut immédiate ! Le lendemain, l’armée espagnole malgré sa puissance en hommes, se retira du champ de bataille après une cuisante défaite à Aljubarrota.

Le roi tint sa promesse et se rendit à pied au sanctuaire éloigné de 250km. Il fit bâtir, sur le lieu où l’armée castillane avait commencé à être mise en déroute, à Canoeira, une église sous le vocable de Notre Dame de la Victoire et le monastère dominicain de Bathalha. Il demanda au pape Boniface IX que toutes les cathédrales du Portugal soient dédiées à la Sainte Vierge. Cela fut fait un 13 mai.

Dès lors de 1385 à 1580, le Portugal connaîtra de grandes réussites et de bons monarques.

En 1644, Jean IV consacre le royaume à Marie, et deux années plus tard, les Cortes élurent l’Immaculée Conception Reine du Portugal. Ils promirent de défendre jusqu’à la mort la doctrine de l’Immaculée Conception.

Mais, le début du XXème siècle s’annonce mal et les troubles se propagent. Le 1er février 1908, à Lisbonne, le roi Charles 1er est assassiné, ainsi que son fils aîné. Tout sera fait pour que le programme franc-maçon soit appliqué :

  • Lois contre les familles par l’institution du divorce
  • Suppression de l’enseignement religieux dans les écoles
  • Contrôle par l’état des programmes scolaires
  • Loi de séparation de l’église et de l’état (1911)

Dans les couloirs feutrés d’un ministère, l’un des principaux animateurs du gouvernement provisoire de la Première République, Alfonso Costa, déclara un jour : « grâce à cette loi de séparation, dans deux générations, le catholicisme sera complètement éliminé du Portugal »

Le 24 mai 1911, par son encyclique « Jamdudum in Lusitania », le pape Pie X rejeta vigoureusement ces lois qui méprisaient Dieu. Mais le pays fut malgré tout livré aux pires désordres : les francs-maçons mirent le pays au bord de la ruine, prouvant si besoin, en était, leur incompétence à diriger les affaires pour le bien du peuple. Entre 1911 et 1926 ce ne sont pas moins de 40 gouvernements qui se succédèrent à la tête du pays.

Voilà donc la situation du Portugal lorsque eurent lieu les apparitions à Fatima qui s’étendent de 1916 à 1929.