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Le Sacré Coeur de Jésus et la France

Le Sacré Cœur de Jésus et la France

Dieu aime les Francs, disait saint Grégoire de Tours. C’est par les Francs qu’il aime à se signaler : Gesta Dei per Francos. Jésus aime aussi beaucoup la France. C’est à elle qu’il a voulu révéler les tendresses ineffables et les richesses infinies de son divin Cœur.
Oui, ce Cœur ouvert à tous les hommes, c’est à la France d’abord que Jésus le montre et qu’il le donne. Quel beau et magnifique présent ! Quel honneur insigne !
Nous pouvons dire de Paray Le Monial ce que le prophète disait de Bethléem : elle n’est pas la moindre parmi les cités, à cause de l’événement prodigieux accompli dans son enceinte.
Aux faveurs générales qui regardent tous les pays, le doux Sauveur a bien voulu en ajouter de particulières pour le royaume très chrétien.
« Mon Cœur veut régner dans le palais du roi de France, être peint dans ses étendards et gravé sur ses armes, afin de la rendre victorieuse de tous ses ennemis et de tous les ennemis de la sainte Eglise… Je prépare à la France un déluge de grâces lorsqu’elle sera consacrée à mon divin Cœur et toute la terre se ressentira des bénédictions que je répandra sur elle ».
Jésus lui-même appelle le roi de France : «  le Fils aîné de son Sacré Cœur ! ». Quel nom ! Quel titre ! Il promet à notre chère patrie un déluge de grâces. Quel gage d’espérance !
Enfin, la France qui a été le berceau de la dévotion au Sacré Cœur, a reçu la mission glorieuse d’en être l’apôtre et le soldat, de la propager et de la défendre dans tout l’univers par la voix de ses missionnaires, par les mandements de ses évêques et par le sang de ses martyrs.
Béni soit Notre Seigneur qui a tant aimé, tant privilégié notre chère patrie ! Les autres nations peuvent être jalouses car elles n’ont pas été aussi favorisées : Non fecit taliter omni nationi.
Mais ce doux Sauveur a-t-il été compris ? La France lui a-t-elle rendu comme nation, amour pour amour ? Hélas ! Une indifférence coupable et un rationalisme orgueilleux ont attiré sur nous les plus effroyables châtiments et de l’avis de tout le monde, notre pays traverse aujourd’hui la période la plus douloureuse de son histoire. Pauvre France ! S’écriait un jour Pie IX.
Ame chrétienne, ne perdons pas courage ; recourons avec confiance au Cœur miséricordieux de Jésus. C’est lui qui guérira toutes nos plaies sociales. Marguerite Marie disait : « Qu’il est puissant ce divin Cœur pour apaiser la colère de la divine justice que la multitude de nos péchés a irritée, en attirant sur nous toutes les calamités dont nous nous trouvons affligés ! »
Prions-le de bénir, de relever la France qu’il a tant aimée, afin qu’elle mérite et justifie toujours son titre glorieux de nation très chrétienne et de fille aînée de l’Eglise. Alors, nous nous écrierons comme nos pères : « Vive le Christ qui aime la France : Vivat Christus amat Francos ! »

Témoignage

Paris était assiégé par les Prussiens ; Rome venait de tomber entre les mains sacrilèges du Piémont ; la Commune préparait ses fureurs dans l’ombre. Qui pourra délivrer le Saint Père et sauver la France ?
De nobles âmes s’écrièrent : « CE SERA LE CŒUR DE JESUS ! Offrons-lui un VŒU NATIONAL »
Aussitôt, le mouvement commence et l’élan se propage. Quel est ce VŒU NATIONAL ? C’est la promesse d’offrir, au nom de la nation entière l’expression solennelle de son repentir, en élevant à Paris une église monumentale, dédiée au Sacré Cœur.
Paris a été le théâtre des plus grands désordres et il ne possède aucun édifice en l’honneur du Cœur de Jésus, nulle part l’expiation ne sera mieux placée ni plus éclatante. Dans Paris se trouve un quartier célèbre qui fut jadis arrosé du sang de saint Denis et de ses compagnons. Il fut appelé Montmartre ou le Mont des Martyrs ; c’est là que sera construite l’église monumentale de la France. Enfin, notre Vœu national s’adresse au Sacré Cœur, parce que le divin Cœur est la plus haute expression de l’amour de Dieu pour les hommes et parce que la France a particulièrement blessé le Cœur de Jésus qui l’avait tant aimée. C’est donc à lui qu’elle doit adresser l’expression de son repentir et de son espérance. Rien par conséquent n’est plus chrétien ni plus patriotique qu’un tel Vœu. Aussi a-t-il reçu les bénédictions du Saint Père et les encouragements de l’épiscopat français. Les fonds s’accumulent, les adhésions se multiplient à l’infini et finalement le jour est venu où sur les hauteurs de Montmartre, s’élève la nouvelle basilique, destinée à éterniser le témoignage de nos regrets pour le passé et de notre confiance pour l’avenir ! Sur son frontispice nous avons gravé en lettres d’or cette dédicace toute française :

Christo ejusque sanctissimo Cordi,
Gallia poenitens et devota !
AU CHRIST ET A SON CŒUR SACRE
La France dévouée et repentante !

Prière

Souvenez-vous, ô Cœur infiniment bon, infiniment miséricordieux de Jésus, de votre amour pour la France. Souvenez-vous des bienfaits dont vous l’avez comblée et de vos anciennes miséricordes pour elle. Quelques coupables que nous soyons, ne repoussez pas la voix de notre humble prière et rendez notre patrie plus heureuse et plus chrétienne. Ainsi soit-il.

Dieu de clémence,
Dieu protecteur,
Sauvez la France
Au nom du Sacré Cœur !