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Les pèlerinages

Les grands pèlerinages
Dès le temps d’Ismérie et des chevaliers, le pèlerinage de Liesse acquit une très grande célébrité. On y accourut de toute la France. Parmi les pèlerins de marque, on compte le roi Louis VII, Charles VII qui y vint après son sacre à Reims, et sainte Jeanne d’Arc qui l’accompagna. Louis XI fit quatre pèlerinages à Liesse ; François Ier en fit trois. Henri II vint y faire séjour en 1554 ; puis on y vit François II après son sacre, accompagné sans doute de Marie Stuart, puis Charles IX qui y vint trois fois.
La famille des Bourbons montra la même piété. Marie de Médicis y vint en pèlerinage : « à ce qu’il plût à la belle dame d’intercéder pour elle, pour avoir lignée ». L’enfant qui fut accordé à ces instantes prières fut Louis XIII. Celui-ci fit quatre fois ce pèlerinage, ainsi que la reine Anne d’Autriche. Ils comblèrent le sanctuaire de leurs largesses, et demandèrent en retour un fils, qui ne leur fut donné que lorsque le pieux roi eut, par un vœu solennel, consacré son royaume à la Mère de Dieu. L’enfant tant désiré était Louis XIV. Souvent le grand roi vint rendre grâce à Notre-Dame de Liesse du bienfait de sa naissance.

La Révolution
Au XVIe siècle, les Huguenots exercèrent leur rage sur le sanctuaire vénéré de Liesse. Mais plus terribles encore furent les fureurs de la Révolution. Liesse allait se voir ravir, pour un temps, par la Révolution, ce trésor inestimable qu’elle gardait si précieusement depuis bientôt sept siècles. A la même époque eut lieu l’attentat qui mit le comble à de nombreux sacrilèges. Un jour, des bandits, étrangers à Liesse, s’introduisent dans l’église pour en faire disparaître la statue qui, bien que dépouillée de tout ornement, attirait cependant encore de nombreux pèlerins. Les profanateurs saisirent la statue et la jetèrent au milieu des flammes, bientôt le bruit de l’attentat se répandit dans Liesse. Vite, on arracha au foyer incandescent la statue bien-aimée, mais déjà elle était carbonisée en partie : des personnes pieuses recueillirent ces précieux débris et les conservèrent avec soin.

Une ère nouvelle
Quand la restauration du culte permit d’ouvrir l’église, un prêtre découvrit dans les combles, une tête de vierge en pierre. On l’éleva sur un support de bois, on l’entoura de carton et on revêtit cette espèce de statue d’ornements dont la forme rappelait aux yeux des fidèles la statue miraculeuse. On déposa aux pieds de cette statue improvisée les cendres et les charbons de la première. C’était en 1802. La Vierge du ciel se remit à accorder aux pèlerins les mêmes faveurs qui avaient rendu Notre-Dame de Liesse si célèbre dans le monde entier.

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