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Mélanie Calvat

Enfance 

Mélanie Calvat (Mélanie Mathieu à l'état civil et au registre des baptêmes), est née le 7 novembre 1831 à Corps, Isère. Elle mourut dans la nuit du 14 au 15 décembre 1904 à Altamura. Elle était la quatrième des dix enfants de Pierre Calvat, tailleur de pierres et scieur de son état mais, pour nourrir sa famille nombreuse, dont Julie Barnaud, son épouse, il n'hésitait pas à prendre tout emploi qu'il pouvait trouver. La pauvreté de la famille était telle que les jeunes enfants étaient parfois envoyés dans la rue pour y mendier.
Très tôt, Mélanie fut embauchée pour s'occuper des vaches des voisins. Du printemps à l'automne de 1846, elle travailla pour Jean-Baptiste Pra aux Ablandins, l'un des hameaux du village de La Salette.
Une telle vie, loin de sa famille, fit d'elle une enfant chétive et renfermée. Elle était timide, taciturne et toujours sur ses gardes. Elle ne parlait que le dialecte régional de l'occitan qu'elle hachait de français. N'ayant pas fréquenté l'école, ni reçu d'instruction religieuse, elle ne savait ni lire ni écrire.
Au moment de l'apparition, Mélanie était sur les plans financier, intellectuel et affectif parmi les plus pauvres des pauvres. Totalement dépendante, elle devait être profondément et définitivement marquée par l'apparition.

Vie de Mélanie comme religieuse 

Après l'apparition, en 1846, Mélanie fut placée comme pensionnaire au couvent des Sœurs de la Providence à Corenc près de Grenoble, où une enquête concernant l'apparition eut lieu.
A l'âge de vingt ans, elle entra en religion. En 1850, elle devint postulante de l'ordre et, en octobre 1851, elle prit le voile.
En mai 1853, Mgr de Bruillard démissionna (il mourut en 1860) et, au début de 1854, son remplaçant, Mgr Jacques Marie Achille Ginoulhiac, refusa d'accorder à Mélanie l'autorisation de faire profession, car il ne la jugeait pas suffisamment mûre spirituellement. A la suite de ce refus, Mélanie fut officiellement autorisée à aller dans un couvent tenu par les Sœurs de la Charité. Cet ordre se vouait à des travaux pénibles pour aider les pauvres. Après trois semaines cependant, on la fit retourner à Corps pour y continuer son éducation.
Mélanie accepta la suggestion d'un prêtre anglais qui lui rendit visite et se rendit au Carmel de Darlington en Angleterre, où elle arriva en 1855. Elle y prononça ses vœux temporaires en 1856.
En 1860, elle fut libérée par le Saint-Père de son vœu de rester cloîtrée au Carmel, pour qu'elle continuât à accomplir sa mission, et elle revint sur le Continent.


Elle entra dans la Congrégation des Sœurs de la Compassion à Marseille. En octobre 1864, elle fut admise comme novice, à condition de ne pas révéler son identité. Mais elle y fut bientôt reconnue.
Au début de 1867, elle put officiellement quitter l'ordre et elle et sa compagne, après un bref séjour à Corps et à La Salette, allèrent vivre à Castellamare, près de Naples, où l'évêque local, monseigneur Pétagna, lui fit bon accueil. Elle y résida dix-sept ans, mettant par écrit son secret qui comprenait la règle d'une fondation religieuse future.
En 1892, Mélanie retourna à Lecce, en Italie, d'où elle se rendit à Messine en Sicile, à l'invitation d'Annibale di Francia.
Après quelques mois dans la région du Piémont, elle fut invitée à s'installer dans l'Allier par l'abbé Gilbert Combe, curé de Diou, un prêtre très friand de prophéties politico-religieuses. C'est là qu'elle termina une nouvelle autobiographie.
Les 18 et 19 septembre 1902, Mélanie visita une dernière fois la montagne sainte de La Salette. Elle retourna ensuite à Altamura, près de Bari dans le sud de l'Italie et y mourut le 14 décembre 1904. Ses restes sont enterrés au pied d'une colonne de marbre avec un bas-relief représentant la Vierge Marie accueillant au Ciel la bergère de La Salette. Tout au long de sa vie si difficile, Mélanie était restée pauvre et pieuse, toujours fidèle à son premier témoignage.