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Saint Annibale Marie DI FRANCIA de Messine

Annibale Maria Di Francia naît à Messine en Sicile, le 5 juillet 1851, dans une famille de l’aristocratie de la ville. Très jeune, pendant l’adoration de l’Eucharistie, il comprend par une inspiration divine, la primauté de la prière dans la pastorale des vocations. « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ! Priez donc (“Rogate ergo“) le maître de la moisson pour qu’il envoie des ouvriers dans sa moisson. » (Lc 10,2)

Ces versets de l’Evangile deviennent la lumière de sa vie et la source de son apostolat.

Tout jeune, il ressent l’appel au sacerdoce. Poussé par le zèle pour le salut des âmes et le secours à toutes personnes, spécialement aux pauvres et aux orphelins, il se consacre à la promotion humaine et spirituelle de l’un des quartiers les plus pauvres et les plus dégradés de sa ville, le quartier Avignone. C’est précisément dans ce quartier, transformé radicalement par son activité apostolique, qu’il commence les Orphelinats Antoniani pour accueillir, secourir et former « civilement et religieusement » les jeunes les plus nécessiteux.

Attirés par son charisme, des hommes et des femmes se joignent à lui. Et ainsi, en 1887, il fonde la Congrégation des Filles du Divin Zèle, et en 1897 la Congrégation des Rogationnistes du Cœur de Jésus (du mot “Rogate”), avec pour tâche de vivre et de répandre l’enseignement de Jésus sur la nécessité de la prière pour les vocations, et le service des petits et des pauvres, y compris dans les terres de Mission.

Relevons que la communauté des sœurs connaît dans ses premières années de graves difficultés et qu’elle est grandement aidée ensuite pendant une année (de septembre 1897 à septembre 1898) par Mélanie Calvat, la voyante de La Salette. Le Père Annibale l’appelle à prendre la direction de la communauté des Sœurs et de leur orphelinat à Messine. Il la tiendra pour cofondatrice de cette nouvelle famille religieuse. Il fera son éloge funèbre à la cathédrale d’Altamura (1904) et commencera le procès d’information de ses vertus et de ses dons en vue de sa béatification.

Prêtre savant et zélé, Annibale Maria manifeste un attachement particulier au Souverain pontife. Jean-Paul II note : « Il aime la Madone et il est fier d’en porter le nom depuis son baptême. Il l’appelle “ma Maman”. Il nourrit à son égard une dévotion très tendre et ardente et il l’invoque en tant que Mère de l’Eglise et Mère des vocations. Il veut que l’Immaculée soit considérée comme la “Supérieure absolue, immédiate et effective” par les membres des communautés qu’il a fondés en recommandant la dévotion à son égard comme le secret de la sainteté et la gloire particulière des deux Instituts. » Il ressent très fortement l’appel missionnaire. Or pour évangéliser – il en a la conviction – il faut avant tout des prêtres nombreux et saints. Donc, il s’attache à bien les former. Il aime dire aux jeunes : « Tombez amoureux de Jésus-Christ. » Il travaille par tous les moyens à la diffusion du “Rogate” (objet d’un quatrième vœu pour ses religieux), en le considérant comme instrument efficace d’évangélisation et de service de charité. Il veut que la prière pour les vocations soit “incessante et universelle”. C’est le devoir, au premier chef, de ses religieux, mais aussi des laïcs. Et, en cela, il est un précurseur. Il institue pour tous les fidèles l’Union de prière pour les vocations.

Le rêve que cette prière “devienne universelle” s’est réalisé avec l’institution de la Journée Mondiale de prière pour les vocations par le Pape Paul VI en 1964.

Il termina sa vie terrestre le 1er juin 1927 à Messine. Les deux Familles religieuses fondées par l’Abbé Annibale, les Filles du Divin Zèle et les Rogationnistes, sont présents actuellement (2004) dans le monde entier, avec, respectivement 583 et 585 membres. L’expérience spirituelle de l’Abbé Annibale et sa mission spécifique sont partagées en outre par de nombreux laïcs, hommes et femmes, qui s’engagent à vivre l’esprit du “Rogate” dans l’Eglise, sous forme privé ou en associations.

Il a été béatifié le 7 octobre1990  à Rome  par Jean Paul II, qui le canonisa le 16 mai 2004  à Rome.