1er jour : le don de la Sagesse - Approfondir les dons de l'Esprit-Saint

Prières quotidiennes
Chant à l'Esprit-Saint : Je veux Te louer ô Paraclet !
ou : Saint Esprit viens et remplis ma vie. (P.28, carnet de chants)

La Sagesse est un don par lequel, élevant notre esprit au-dessus des choses terrestres et fragiles, nous contemplons les choses éternelles, c’est-à-dire la Vérité qui est Dieu, en qui nous nous complaisons et que nous aimons comme notre souverain Bien.

C’est la capacité de goûter les choses de Dieu.
Le mot « sagesse » est à prendre dans son sens étymologique : « sapere » c’est trouver du goût, savoir apprécier (une bonne table, un beau paysage, une œuvre d’art…) Celui qui reçoit peu à peu ce don de sagesse trouve du goût et de la saveur à lire par exemple une page d’Evangile, à se recueillir quelques instants dans une église, ou chez lui, et même durant un transport en commun. Pour tout résumer, c’est prendre le temps et les moyens d’apprécier les choses de Dieu qui viennent de Dieu ou me renvoient à Dieu. Le Saint Esprit nous fait goûter les choses de Dieu qui nous font du bien. Quand on va trop vite d’une chose à l’autre, on risque bien de passer à côté de cette Sagesse. Ainsi quand vous entrez dans une chapelle, prenez le temps de déposer sur l’autel vos craintes, vos inquiétudes. Vous avez la tête pleine de bruit : asseyez-vous et fermez les yeux quelques instants pour déposer vos soucis. Puis rappelez-vous et goûtez par exemple votre dernière communion, votre dernière confession, votre dernier temps fort avec Dieu. Ou bien reprenez un passage d’Evangile, un refrain, une parole ou un geste, qui vous ont marqué : GOUTEZ. Cela compensera bien des laideurs, bien des fatigues. Goûtez le positif, car il est toujours chemin vers Dieu.

L’esprit de Sagesse, c'est donc une saveur intérieure et un goût très suave. Aussi le Psalmiste en parle-t-il ainsi : « Goûtez et voyez que le Seigneur est doux » (Ps 33,9).  Et ailleurs « Livrez-vous au loisir et voyez » (Ps 14,11).  Et encore : « Approchez-vous de lui, et soyez illuminés » (Ps 36,6). Par ce goût extérieur de la sagesse divine, nous savourons à l'avance, quelque chose des réalités divines, nous contemplons combien il est agréable d’être au milieu des chœurs des anges, où rien ne pourra se trouver de déplaisant, où rien ne pourra manquer de ce qui peut plaire. Cette grâce se rapporte à cette béatitude véritable, dont le Seigneur a dit : « Bienheureux ceux qui sont pacifiques, parce qu'ils seront appelés enfants de Dieu » (Mt 5,9). Effectivement, ceux qui ont l'esprit calme et serein, goûtent plus doucement et voient plus clairement. Car, plus un homme est sage, plus il se montre sage. D'où cette parole de Salomon : « La doctrine de l'homme se reconnaît à la patience. » Ailleurs, il est dit de ceux qui sont dans ce cas : « une grande paix est réservée à ceux qui aiment votre loi, et il n'y a pas de scandale pour eux » (Ps 98,165) 

La Sagesse révèle à l'âme la saveur de Dieu.
C'est Lui qui nous a envoyé l'Esprit pour nous sanctifier et nous ramener à Lui, en sorte que l'opération la plus élevée de ce divin Esprit est de procurer notre union avec celui qui, étant Dieu, s'est fait chair et s'est rendu pour nous obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix (Ph 2,8).
Par les mystères accomplis dans son humanité, Jésus nous a fait pénétrer jusqu'à sa divinité ; par la foi éclairée de l'Intelligence surnaturelle, « nous voyons sa gloire qui est celle du Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité » ( Jn 1,14) ; et de même qu'Il s'est fait participant de notre humble nature humaine, Il se donne dès ce monde à goûter, Lui Sagesse incréée, à cette Sagesse créée que l'Esprit-Saint forme en nous comme le plus sublime de Ses dons.
Heureux donc celui en qui règne cette précieuse Sagesse qui révèle à l'âme la saveur de Dieu et de ce qui est de Dieu ! « L'homme animal, nous dit l'Apôtre, est privé de ce goût qui perçoit ce qui vient de l'Esprit de Dieu » (1 Co 2,14).
Toute la vie en est comme assainie, ainsi qu'il arrive à ceux qui font usage d'aliments qui leur conviennent. Il n'y a plus de contradiction entre Dieu et l'âme, et c'est pour cette raison que l'union est rendue facile : « Où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté », dit l'Apôtre (2 Co 3,17). Tout devient aisé pour l'âme, sous l'action de l'Esprit de Sagesse. Les choses dures à la nature, loin d'étonner, semblent douces, et le cœur ne s'effraie plus autant de la souffrance.
Non seulement on peut dire que Dieu n'est pas loin d'une âme que l'Esprit-Saint a mise dans cette disposition ; mais en outre, il est visible qu'elle Lui est unie. Qu'elle veille cependant sur l'humilité ; car l'orgueil peut encore monter jusqu'à elle, et sa chute serait d'autant plus profonde que son élévation est plus grande.

 

L’obstacle à ce don de Sagesse, c’est de vivre habituellement dans le péché.

Car, à long terme, un des effets pernicieux du péché c’est de tout durcir : la tête ; le cœur, l’âme, le tempérament. Les anciens appelaient cela la « cardio-sclérose » : on devient de mauvaise humeur, agressif, mécontent. Et les autres doivent tout supporter. Le péché insensibilise, anesthésie aux choses de Dieu. Tandis que la sagesse, elle, adoucit et transforme les cœurs de pierre en cœurs de chair. L’Esprit-Saint imprègne, dit la liturgie, telle une onction, telle une rosée. « Apprenez de Moi, dit jésus, que Je suis doux… » L'homme moins grossier, mais livré à l'esprit du monde, est également impuissant à comprendre ce qui fait l'objet du don de Sagesse et ce que révèle le don d'Intelligence. Il juge ceux qui ont reçu ces dons, et il les blâme ; heureux s'il ne les traverse pas, s'il ne les poursuit pas ! Jésus nous le dit expressément : « Le monde ne peut recevoir l'Esprit de Vérité, parce qu'il ne le voit pas ; et ne le connaît pas » (Jn 14,17).

 

Un moyen pour recevoir ce don : cultiver des instants de recueillement.

Nous avons tous beaucoup à faire. Mais pour faire bien tout ce qui est à faire, il faut savoir fermer les yeux ; il faut savoir s’asseoir entre deux activités, et se remettre en Présence de Celui qui nous habite. Alors on apprend à goûter l’instant présent, la personne qui est là, la démarche qui reste à faire. Et en y allant, vous goûtez la lumière du soleil ; la douceur des collines, un travail bien fait : En toutes circonstances vous apprenez à goûtez les choses de Dieu.
Pour jouir de ce don, il faut devenir spirituel, se prêter docilement au désir de l'Esprit. Ainsi il arrive qu’après avoir été esclaves de la vie charnelle, nous soyons affranchis par la docilité à l'égard de l'Esprit divin qui nous a cherchés et qui nous a retrouvés.
Que ceux-là donc qui ont le bonheur de désirer le bien suprême, sachent qu'il leur faut être entièrement dégagés de l'esprit profane qui est l'ennemi personnel de l'Esprit de Dieu. Affranchis de sa chaîne, ils pourront s'élever jusqu'à la Sagesse. Le propre de ce don est de procurer une grande vigueur à l'âme et de fortifier ses puissances.
Insistons auprès du divin Esprit, et prions-Le de ne pas nous refuser cette précieuse Sagesse qui nous conduira à Jésus, la Sagesse infinie. Un sage de l'ancienne loi aspirait déjà à cette faveur, quand il écrivait ces paroles dont le chrétien seul a l'intelligence parfaite : « J'ai désiré, disait-il, et l'Intelligence m'a été donnée ; j'ai prié, et l'Esprit de Sagesse est venu en moi » (Sg 7,7).
Dans la nouvelle Alliance, l'Apôtre saint Jacques nous y invite par ses exhortations les plus pressantes : « Si quelqu'un de vous, dit-il, veut avoir la Sagesse, qu'il la demande à Dieu qui donne à tous avec tant de largesse et qui ne reproche pas Ses dons ; qu'il demande avec foi, et qu'il n'hésite pas » (Jc I,5).

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