24 mai 2024 : Journée mondiale de prière pour l’Église de Chine

La Chine connaît un renouveau religieux sans précédent. Cela touche des centaines de millions de gens. La foi et les valeurs reviennent au cœur d’un débat national sur la façon d’organiser la vie en Chine. Des centaines de millions de Chinois sont envahis par le doute à propos de leur société et se tournent vers la religion et la foi en quête de réponses qu’ils ne trouvent pas dans le monde séculier tel qu’il se construit. Le matérialisme actuel ne suffit pas. « Nous pensions que nous étions malheureux parce que pauvres. Mais maintenant, beaucoup parmi nous ne sont plus pauvres, et ils sont toujours malheureux. Nous réalisons qu’il manque quelque chose : la vie spirituelle ».

Le Christianisme représente un défi plus profond. Pour les chrétiens, les conversions se font au sein même de l’ethnie ultra-majoritaire des Hans. Alors, on surveille : les Églises protestantes souterraines, celles qui s’affichent trop dans l’espace public, en mettant des croix au sommet de leurs édifices, les lieux de pèlerinage… Surveillance systématique par caméras qui peuvent être reliées à un logiciel de reconnaissance faciale permettant de dresser la liste des fidèles.

Les catholiques n’inquiètent pas trop les autorités. Traditionnellement, les catholiques se recrutent dans des villages intégralement catholiques… le catholicisme est donc une réalité rurale, ce qui est en déclin en Chine. D’où la faible croissance des catholiques dans le pays. Le Vatican est soucieux de vouloir « urbaniser » ce catholicisme, de lui éviter de perdre ses forces dans de vaines querelles entre les prétendues « deux »  Églises… il faut un accord avec les autorités, non pas par une naïveté qui fait le jeu de L’État, mais par une volonté d’évangélisation, de se repositionner dans l’espace urbain, le seul qui compte pour le moment.

La stratégie du pouvoir chinois est de mieux contrôler le christianisme. Il veut mieux connaître le milieu catholique clandestin (souterrain)… et donner une leçon aux Protestants (évangéliques). Cesser de multiplier les églises domestiques, sortir au grand jour, entrer en dialogue avec l’État, comme l’Église catholique l’a fait…

La religion est revenue au centre de l’attention politique en Chine. Pendant des millénaires, la religion a été l’élément principal de stabilité du pouvoir. Il y a un siècle, l’État l’a jetée par-dessus bord et la société chinoise oscille entre une dictature sacralisée et un capitalisme sauvage débridé. Aujourd’hui, la religion est de retour. Sera-t-elle un facteur de stabilité ? Ou une force hors de tout contrôle ?

 

 

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