4e dimanche de Pâques - Le bon berger ressuscité et vivifiant - Père Madros de Jérusalem

(Ac 2, 14, 36- 41 ; 1 P 2 : 20- 25 ; Jn 10 : 1- 10) (par P.P. Madros)

Ecoutons le premier pape, même pour la France d’aujourd’hui[1] ! (Ac 2, 14, 36- 41)

La liturgie nous réitère ce dimanche, avec délectation,  le verset 14 du chap. 2 des Actes, où Pierre, le prince, le chef a repris ses responsabilités, loin de la lâcheté et du bas profil de son déni : « Pierre, debout (s’il vous plaît !) avec les Onze (qui étaient « à plat ventre » et « à prudente distance » pendant la Passion du Maître) éleva la voix ! »

V 36 : « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude (ton magistral et solennel) : Dieu l’a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous, vous avez crucifié ! » Les responsabilités sont claires : vous avez fait crucifier Jésus, donc moralement c’est vous qui l’avez crucifié, Pilate et les soldats romains (le Talmud ajoute le rôle d’un centurion, Sanhédrin 43 a) n’ayant été que les instruments auxquels « on a forcé la main ». Le pauvre Pierre passerait de nos jours pour un « antisémite », pour avoir « osé » dire cette critique pourtant fondée et vraie !

« D’entendre cela (le discours de Pierre), ils eurent le cœur transpercé ! » Nous n’avons plus affaire aux « cœurs de pierre » ni aux « nuques raides » (Ac 2, 37) « Une épée te transpercera l’âme » (Lc 2, 35). Le « médecin bien-aimé Luc », auteur inspiré du troisième évangile et des Actes, au chapitre 2 dans l’un et l’autre, utilise à peu près la même expression : parallélisme synonymique entre « cœur » et « âme » : donc émotion et douleur indicibles de la mère du Christ, émotion qui déchire les cœurs des auditeurs du premier apôtre ! Nous souhaitons autant d’émotion et de « contrition » pour nous !

V 38 s : Arrive la question pratique, après l’élan affectif, de l’auditoire, plein de bonne volonté « Frères (littéralement : « Hommes frères άνδρεςαδελφοί», ce n’est pas l’Orient qui a une crise de masculinité, à distinguer d’ailleurs de la virilité !) : Que devons-nous faire ? » D’ordinaire, nous faisons des élucubrations sur ce que les autres doivent faire.

Réponse de Pierre : « Repentez-vous (Français aussi !) Et chacun de vous se fasse baptiser (note : souvenez-vous du baptême de Clovis !) au nom de Jésus-Christ, pour la rémission de ses péchés (note : originel et actuels)… car c’est pour vous qu’est la promesse ainsi que pour vous enfants ». Cette promesse s’accomplit immédiatement dans le baptême qui suit sur le champ, le baptême d’adultes et de leurs enfants, mineurs, compris dans la foule de « rois mille âmes environ ». Autre conclusion : donc baptême par aspersion plutôt que par immersion. En effet, près du Cénacle, il n’y a aucun point d’eau !

Autre recommandation pétrinienne : v. 40 : « Il les exhortait : sauvez-vous de cette génération dévoyée ! » Rien de plus actuel : que de lois contemporaines dévoyées ! Gender, unions de même sexe etc…

Autrefois, au moins au quatrième siècle, c’était l’Eglise, après la chute de l’empire romain, qui a sauvé la foi et la civilisation ! On s’attend à ce qu’elle continue cette mission salutaire et salubre !

 

Toujours avec saint Pierre (1 P 2, 20- 25)

« Vous étiez égarés comme des brebis, mais à présent vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien (en grec επίσκοπος episkopos) de vos âmes » ! Jésus l’Evêque ! Et les évêques sont eux aussi, par participation, sont bergers et pasteurs, gardiens et « sur-veillants » dans le bon sens du mot : « de ceux qui veillent sur ».

En ces circonstances, les évêques doivent dire un mot pour diriger les consciences pour les élections.

 

Jésus la « porte des brebis » et le bon Berger (Jn 10, 1- 10 s)

Deux métaphores se réunissent dans ce chapitre 1à de l’évangile de Jean. Jésus est la porte des brebis, et le berger qui entre par la porte ! Cette franchise, cette honnêteté de Jésus, représentées dans la porte, fait contraste avec « la fenêtre » de l’escroquerie, du mensonge, des demi-vérités, du « politiquement correct »…

Ce dimanche, celui « du bon pasteur », est celui des vocations sacerdotales, surtout pastorales. La pénurie des prêtres (en dehors de Jérusalem et de Rome qui souffrent d’inflation sacerdotale et religieuse !) est devenue dramatique et désastreuse. Et ce n’est pas seulement à cause ou sous prétexte du célibat mais pour le manque de foi, à commencer dans les familles (si familles il y a !)

 

Conclusion

Prions pour nos chefs d’Etats et notre clergé : en principe ils sont nos bergers !

 

 

 

[1]Allusion aux élections présidentielles françaises, imminentes et significatives !

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