4e jour : le don de force - Approfondir les dons de l'Esprit-Saint

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Prières quotidiennes
Chant à l'Esprit-Saint : 
Esprit-Saint, rosée de tendresse, descends sur nous, mets en nous Ta vie. (p.27, carnet de chants)

La Force est un don qui nous inspire de l’énergie et du courage pour observer fidèlement la sainte loi de Dieu et de l’Eglise, en surmontant tous les obstacles et toutes les attaques de nos ennemis. C’est faire jusqu’au bout ce que nous avons à faire. C’est le devoir d’état, premier et bien fait. C’est surtout l’Ecriture qui va donner aux chrétiens de rentrer davantage dans le Conseil de Dieu. Ce Conseil, c’est de chercher où est la Volonté de Dieu à long terme.

Nous avons tous beaucoup à faire. Mais l’Esprit-Saint nous donnera de faire au mieux tout ce que nous avons à faire aujourd’hui. C’est la grâce d’état : un professeur pour bien enseigner – un étudiant pour bien étudier – C’est encore la grâce de bien vivre sa vie de couple et de famille. Pour un veuf ou une veuve, c’est la grâce d’accueillir et de tirer part de sa nouvelle situation. Bien faire les choses, même à travers les difficultés dans lesquelles nous sommes impliqués.

Un grand échec survient ? La grâce sera de se rappeler que l’Esprit-Saint est là pour m’aider à porter cette épreuve, dans l’état et la situation qui sont les miens. C’est toute la force des martyrs, non pas une force extérieure mais intérieure.
Ainsi Jeanne d’Arc répondant à ses interrogateurs pointilleux : « Passez outre ! »
L'Esprit de Force est semblable à la quatrième béatitude évangélique : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu'ils seront rassasiés » (Mt 5,6). En effet, l'homme qui a faim et soif de la justice, est fort, invincible contre toutes les adversités dont aucune ne peut l’effrayer. Aussi Salomon a-t-il dit « Le juste est plein de sécurité comme un lion, il sera sans aucune crainte » (Pr 38,1), et encore : « le juste, quoi qu'il lui arrive, ne sera pas contristé » (Pr 12,21). C'est de cet esprit qu'étaient animés tous ceux dont parle l'Apôtre en disant : les saints ont éprouvé des railleries et reçu des coups ; ils ont souffert, en outre, les chaînes et les emprisonnements, ils ont été lapidés, coupés, tentés. « Ils ont erré, couverts de peaux de brebis, de peaux de chèvres, indigents, dans l'angoisse, affligés, âmes célestes dont le monde n'était pas digne, courant dans les solitudes, se réfugiant sur les montagnes, dans les grottes et les cavernes de la terre » (Hb 11,36). L'Apôtre en était aussi animé lorsqu'il disait : « Qui nous séparera de la charité de Jésus-Christ ? Sera-ce la tribulation ? » (Rm 8,35) Cet esprit supporte toutes les attaques de la malice d'autrui, et fortifie contre les pièges des ennemis. Aussi l'Epoux, en faisant l'éloge de son épouse, dit-il : « Vous êtes belle, mon amie, suave et belle comme Jérusalem, redoutable comme une armée rangée en bataille » (Ct 6,3).

Dans les difficultés et les épreuves de la vie, l'homme est tantôt porté à la faiblesse et à l'abattement, tantôt poussé par une ardeur naturelle qui a sa source dans le tempérament ou dans la vanité. Cette double disposition avancerait peu la victoire dans les combats que l'âme doit livrer pour son salut. L'Esprit-Saint apporte donc un élément nouveau, cette force surnaturelle qui lui est tellement propre que le Sauveur, instituant ses Sacrements, en a établi un qui a pour objet spécial de nous donner ce divin Esprit comme principe d'énergie.

Deux nécessités se rencontrent dans la vie du chrétien : il lui faut savoir résister et savoir supporter. Quelle ne doit pas être l'assistance du divin Esprit, lorsqu'il s'agit de rendre le chrétien invulnérable aux traits meurtriers qui font tant de ravages autour de lui ? Les passions du cœur de l'homme ne sont pas un moindre obstacle à son salut et à sa sanctification : obstacle d'autant plus redoutable qu'il est plus intime.

Que pourrait-il opposer aux tentations de Satan, si la Force du divin Esprit ne venait le couvrir d'une armure céleste et aguerrir son bras ? Le monde n'est-il pas aussi un adversaire terrible, si l'on considère le nombre des victimes qu'il fait chaque jour par la tyrannie de ses maximes et de ses prétentions ?

Il faut que l'Esprit-Saint transforme le cœur, qu'il l'entraîne même à se renoncer, lorsque la lumière céleste indique une autre voie que celle vers laquelle nous poussent l'amour et la recherche de nous-mêmes. Quelle force divine ne faut-il pas pour « haïr jusqu’à sa propre vie », quand Jésus-Christ l'exige (Jn 12,25), quand il s'agit de faire le choix entre deux maîtres dont le service est incompatible ? (Mt 6,24)
L'Esprit-Saint accomplit tous les jours de ces prodiges au moyen du don qu'Il a répandu en nous, si nous ne méprisons pas ce don, si nous ne l'étouffons pas dans notre lâcheté ou dans notre imprudence. Il apprend au chrétien à dominer ses passions, à ne pas se laisser conduire par ces guides aveugles, à ne céder à ses instincts que lorsqu'ils sont conformes à l'ordre que Dieu a établi.

Quelquefois ce divin Esprit ne demande pas seulement que le chrétien résiste intérieurement aux ennemis de son âme; il exige qu'il proteste ouvertement contre l'erreur et le mal, si le devoir d'état ou la position le réclament. C'est alors qu'il faut braver cette sorte d'impopularité qui s'attache parfois au chrétien, et qui ne doit pas le surprendre quand il se rappelle les paroles de l'Apôtre : « Si j'étais agréable aux hommes, je ne serais pas serviteur du Christ » ( Ga I,10).

Mais l'Esprit-Saint ne fait jamais défaut, et lorsqu'Il rencontre une âme résolue à user de la Force divine dont Il est la source, non seulement Il lui assure le triomphe, mais Il l'établit pour l'ordinaire dans cette paix pleine de douceur et de courage qu'apporte la victoire sur les passions. 

C’est un don pour supporter les épreuves. Il est des frayeurs qui glacent le courage et peuvent entraîner l'homme à sa perte. Le don de Force les dissipe ; il les remplace par un calme et une assurance qui déconcertent la nature.
Voyez les martyrs, et non pas seulement un saint Maurice, chef de la légion Thébaine, accoutumé aux luttes du champ de bataille, mais ces Félicité, mère de sept enfants, ces Perpétue, noble dame de Carthage pour laquelle le monde n'avait que des faveurs ; ces Agnès, enfant de treize ans, et tant de milliers d'autres, et dites si le don de Force est stérile en sacrifices. Qu'est devenue la peur de la mort, de cette mort dont la seule pensée nous accable parfois ?

Si l'homme à lui seul est peu de chose, combien il grandit sous l'action de l'Esprit-Saint ! C'est Lui encore qui aide le chrétien à braver la triste tentation du respect humain, l'élevant au-dessus des considérations mondaines qui dicteraient une autre conduite. C'est Lui qui pousse l'homme à préférer au vain honneur du monde la joie de n'avoir pas violé le commandement de son Dieu.
C'est cet Esprit de Force qui fait accepter les disgrâces de la fortune comme autant de desseins miséricordieux du ciel, qui soutient le courage du chrétien dans la perte si douloureuse d'êtres chéris, dans les souffrances physiques qui lui rendraient la vie à charge, s'il ne savait qu'elles sont des visites du Seigneur.

Obstacle : C’est cette lâcheté naturelle, qui nous fait baisser les bras à la première difficulté, laisser les choses, ne rien faire jusqu’au bout, zapper.

Moyen : Se ressaisir. Savoir se reprendre sur un point ou sur un autre, sans dramatiser. « Celui qui reçoit une charge, reçoit aussi la grâce ». Et à une personne qui trouvait toujours de bonnes raisons pour ne rien entreprendre, François de Sales disait : « Il faut aller de l’avant et aimer à la grosse mode. » Il faut persévérer : C’est par votre persévérance que vous sauverez vos âmes. Demeurer, continuer.

Souffrez que nous Vous adressions en forme de demande les vœux que formait Paul pour les chrétiens d'Ephèse, et que nous osions réclamer de Votre largesse : « Cette armure divine qui nous mettra en état de résister au jour mauvais et de demeurer parfaits en toutes choses. Ceignez nos reins de la vérité, couvrez-nous de la cuirasse de la justice, donnez à nos pieds l'Evangile de paix pour chaussure indestructible ; munissez-nous du bouclier de la foi, contre lequel viennent s'éteindre les traits enflammés de notre cruel ennemi. Placez sur notre tête le casque qui est l'espérance du salut, et dans notre main le glaive spirituel qui est la parole même de Dieu » ( Ep 6,11-17)

Savoir être fort contre soi-même, est une rareté qui excite l'étonnement de ceux qui en sont témoins, tant les maximes de l'Evangile ont perdu de terrain ! Retenez-nous sur cette pente qui nous entraînerait comme tant d'autres, ô divin Esprit !

Aidez-nous Esprit-Saint, comme le Seigneur dans le désert,
à venir à bout de tous nos adversaires.
Esprit de Force, faites qu'il en soit ainsi.

 

 

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