Qui est Léon XIV ?

Qui est Léon XIV ? (Frère Paul Adrien(

Habemus papam ! Il est jeune 69 ans, « The Young Pope ». Il est beau, et tout le monde dit qu’il a un bon caractère. il est humble, il a tout fait… et il vient d’être élu pape. Mais qui est vraiment Léon XIV, ancien cardinal Robert Francis Prevost ?

Un missionnaire à la tête de l’Eglise en 10 points :

1 – L’homme universel

Par sa mère, il a une ascendance espagnole ; par son père, une ascendance française, italienne. Il est né en Amérique, à Chicago ( on l’appelle déjà « Chicago pope »). Ce qui fait qu’il parle français, espagnol, italien, anglais. En plus, il lit le latin et l’allemand.

Quand il est étudiant : il étudie les mathématiques, la philosophie. Puis développe aussi un petit côté artistique. Il rentre dans les ordres jeune. Il se spécialise en théologie. Il passe un doctorat en droit canonique. Il part pour être missionnaire au Pérou. Au Pérou, il devient responsable de la formation et devient professeur de morale, de patristique, de droit canonique.

Puis, il décide que ce sont les pauvres qui l’intéressent. Donc, il devient curé de paroisse et s’intéresse à la pastorale. Il est nommé dans la périphérie pauvre. Il est ensuite rappelé par son ordre en Amérique. Il devient responsable de la formation initiale, vicaire, puis  provincial. Quand il est nommé archevêque, il retourne au Pérou, en tant qu’archevêque de Chiclayo. Il est nommé cardinal puis administrateur apostolique du grand port de Callao. Le pape le remarque à ce moment-là et le nomme responsable du dicastère des évêques.

2 – Doux et paisible

Il a bon caractère. Quand il nous parlait, en nous donnant sa première bénédiction « Urbi et orbi ». C’est l’image d’un homme humble, discret, paisible. Le journal La Republica l’a qualifié de « moins américain des Américains ». Ce journal voulait dire qu’il tranchait avec un caractère rugueux, abrasif de certains leaders. Tout le monde s’accorde pour dire qu’on l’a choisi aussi pour ses qualités humaines et ses capacités de dialogues, de synthèse, de rondeur, de douceur.

3 – C’est un religieux Augustin

Il appartient à un ordre. Il a une ossature spirituelle : Pauvreté, chasteté, obéissance. Il a été formé à la règle. Il a une vie mystique qui donne une grande importance à la prière. En France ce qui se rapproche le plus des Augustins, c’est l’abbaye de la Grâce, les Prémontrés. Les Augustins peuvent être exigeants au niveau de la liturgie, de la vie communautaire, mais avec une forme de tendresse. Saint Augustin est derrière. Cela donne une élévation d’âme, une tendresse.

4 – Un homme de terrain

Il n’a pas un profil doctrinal, mais pastoral, comme François. Quand il est rentré dans l’ordre des Augustins, il a fait un doctorat – licence de droit canonique – sur : « le rôle du prieur dans la règle de saint Augustin ». C’est quand même aussi un intellectuel, car il a été prof. Mais il a choisi de servir les pauvres. Il a quitté l’Amérique pour servir les pauvres. Il était dans les périphéries pauvres. Il était au front. Il dit en 2024 : « Un évêque n’est pas censé être un prince assis dans son royaume, mais il doit être humble, proche des personnes qu’il sert, marcher et souffrir avec elles. » Le pape François disait : « Un pasteur qui respire l’odeur de ses brebis. »

5 – Léon XIV

Léon XIV vient après Léon XIII. Ce pape de la fin du XIXème siècle est à la fois hyper moderne et hyper classique. Donc, engagement social hyper prononcé. C’est lui qui fonde la doctrine sociale de l’Eglise avec son encyclique « Rerum Novarum ». En même temps il refonde les études de thomismes, qui met à la fin de la messe la prière à saint Michel Archange pour protéger l’Eglise des attaques du démon. C’est lui qui en même temps dit à l’Eglise de France qu’il faut qu’elle modernise sa politique en se rapprochant de la République. 

6 – Il est catholique

Léon XIV n’est ni conservateur, ni progressiste, il est les deux ensemble. Il est catholique. Il est progressiste parce qu’il est très proche des pauvres. C’est un pasteur de terrain. Il est en même temps conservateur parce que sur les questions de morale, il est traditionnel. Il est progressiste car il a une sensibilité pour les migrants, pour les pauvres. Comme c’est un pasteur de terrain, il a compris que la vie était compliquée. Donc, il sera souple. Mais en revanche, sur les questions de LGBT, devant des journalistes en 2012, à Joyet, il a ouvertement montré son inquiétude pour des pratiques « contraires à l’Evangile ».

Pour l’ordination des femmes, il se montre plutôt réservé. C’est quand même lui aussi qui en a fait le plus pour mettre des femmes à des postes de pouvoir. Donc, en fait, il est au centre. Probablement, c’est quand même ce dont l’Eglise a besoin en ce moment. Sa devise est : « Le mal ne triomphera pas. »

5 – Un homme de gouvernement

Léon XIV a l’habitude du gouvernement. Il est rompu au pouvoir. Au Vatican, les dicastères ont besoin d’être rassurés. Il était supérieur de son ordre. Il était évêque. Il a été vice-président de la conférence épiscopale du Pérou. Il a été en tête du dicastère responsable des évêques. C’est un homme de médiation. Au Pérou, notamment, il y avait énormément de révolutions et on raconte qu’un des derniers gouvernements de gauche radicale avait demandé à être reçu par lui et par un autre pour trouver, grâce à lui des solutions de transition pacifique. C’est un homme de dialogue, de médiation.

8 – Dicastère des évêques

Il était le DRH de l’Eglise, le ministre des évêques, l’évêque des évêques. C’était lui qui les nommait et qui gérait les cas compliqués. C’est lui qui pour la nomination des évêques voulait que le peuple chrétien soit davantage consulté. Si on veut avoir des évêques qui correspondent aux attentes du peuple, il faut consulter le peuple, sans pour autant, dit-il, faire de l’Eglise une démocratie, ce qu’elle n’est pas. C’est toujours la voie du juste milieu. 

9 – La synodalité

Léon XIV veut poursuivre la synodalité : réfléchir à la manière dont l’Eglise veut se gouverner. C’est un mélange entre une expérience de démocratie mais encadrée par la tradition et sous le contrôle de la succession apostolique. Rendre tout le monde heureux en essayant de bien gouverner. C’est encore une fois la voie du juste milieu. Il veut qu’il y ait plus de dialogue entre les Eglises locales et l’Eglise universelle de Rome. Il veut qu’il y ait davantage de consultation. Mais c’est aussi lui qui s’est opposé à la démarche synodale des évêques en Allemagne qui, pensaient-ils, allaient trop loin. Léon XIV promeut un synodalité authentique : un vaste dialogue au sein du peuple chrétien, sans pour autant basculer dans un modèle parlementaire qui diluerait la structure sacramentelle et l’unité doctrinale de l’Eglise. C’est à la fois dans la lignée du pape François mais de manière à rassurer tout le monde.
La synodalité c’est le grand dossier du XXIème siècle. L’Eglise a besoin d’être réformée sur sa gouvernance.

10 – La petite tache sur le CV

Des zones d’ombre dans la gestion de scandales d’abus sexuels. Il y a un cas, quand il était supérieur des Augustins qui a été mal géré dans les années 2000. Il s’en est expliqué au conclave. Ses explications ont été jugées suffisantes sinon il ne serait pas pape. Il va être attendu au tournant donc il faut prier pour lui. 

Il a été élu en moins de 2 jours. Par ses parents, c’est un occidental. Il a pu rassurer et les Américains et les Européens. Il a travaillé toute sa vie au Pérou. Les cardinaux africains, d’Asie et du Sud ont vu en lui un des leurs. On va l’aimer.

https://www.youtube.com/watch?v=GT1bjnvLHPQ

 

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