Le cheminement spirituel du Père De Foucauld interpelle autant qu’il passionne. Un homme inclassable, à la vie déconcertante, en quête d’absolu.
A travers cette semaine de prière quotidienne, découvrons comment Dieu agit par petites touches dans nos vies, discrètement, avec patience, et n’en finit pas de nous préparer à accueillir sa grâce.
Cheminons avec Charles jusqu'à dimanche, où sera fêté à Rome l'événement de sa canonisation.
Sixième jour - Samedi 14 mai
L'héritage de Charles
De son vivant, Charles de Foucauld désirait s’entourer de compagnons partageant son idéal de vie chrétienne, le frère Charles de Jésus a dû accepter de vivre comme s’il devait toujours rester seul. L’ensevelissement silencieux du grain tombé en terre, enfoui dans les sables du désert portera beaucoup de fruits : Quelques années après sa mort, les disciples arrivent des cinq continents, grâce surtout à son ami Louis Massignon et au succès du livre de René Bazin sur sa vie.
Deux figures spirituelles importantes incarneront l’esprit du petit frère Charles de Jésus : Magdeleine de Jésus, fondatrice des Petites sœurs de Jésus et René Voillaume, fondateur des Petits frères de Jésus. La famille spirituelle de Charles de Foucauld comprend actuellement une vingtaine de groupes et plus de 13 000 membres
- « Il faut être missionnaire en France comme on l’est en pays infidèle et cela est notre œuvre à tous, laïcs et ecclésiastiques, hommes et femmes ».
- Il se voulait frère universel : « C’est en aimant les hommes qu’on apprend à aimer Dieu » C’est la reconnaissance de chacun, des autres, sans exception, comme « frères », en égalité de dignité.
- Le Salut de toutes les âmes était son seul but : « Il est impossible de plaire à Dieu si on manque d’amour pour un seul homme, comme un fils ne peut plaire à son père, s’il manque d’amour pour un seul de ses frères ». Enseignement précieux pour aujourd’hui où nous vivons dans une société profondément individualiste où le risque est grand de développer une vision individualiste du Salut.
Cher Père de Foucauld, le 15 mai 2022, l’Eglise vous fait entrer dans la gloire des saints avec votre canonisation. Nous vous supplions, avec tous les saints de France, d’intercéder pour que la France redevienne digne des promesses de son baptême et qu’elle comprenne et retrouve la grandeur de sa mission de fille aînée de l’Eglise, afin de porter aux autres nations la lumière divine, voulue par le Seigneur. Que le Seigneur, à l’exemple de votre vie, fasse de nous des artisans de paix, de réconciliation, de bonté et d’amour envers tous nos frères.
Prières quotidiennes :
Prière du Père de Foucauld
« Mon Dieu, pardon, pardon, pardon de ma tiédeur, pardon de ma lâcheté, pardon de ma dissipation, pardon de mon orgueil, pardon de mon attachement à ma volonté propre, pardon de ma faiblesse et de mon inconstance, pardon du désordre de mes pensées, pardon de me souvenir si peu, parfois, que je suis en votre présence. Pardon de toutes mes fautes, de toutes les fautes de ma vie et surtout de celles que j’ai commises depuis le commencement de ma conversion ! Merci de toutes vos grâces, mon Dieu. Merci, merci, merci ! Mon Dieu, secourez-moi, secourez celui que vous avez comblé de tant de dons afin qu’il fasse pleinement ce que vous attendez de lui… Mon Dieu, convertissez-moi ! Convertissez-moi, mon Dieu, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Vous qui pouvez transformer des pierres en enfants d’Abraham, vous qui pouvez tout en moi, convertissez-moi, Seigneur. Donnez-moi le bon esprit, la sagesse que vous avez promis de donner à ceux qui les demanderaient. Convertissez-moi, et faites que je vous glorifie le plus possible jusqu’à mon dernier soupir t pendant l’éternité. Je vous le demande, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen. »
Une dizaine de chapelet (avec le père de Foucauld)
Cinquième jour - Vendredi 13 mai
La fin de sa vie
En 1916, la guerre fait rage en Europe. Pour protéger la population, on construit un fortin en brique près de son ermitage. Il préfère demeurer avec les Touaregs. Le 1er décembre 1916, à Tamanrasset en Algérie, un groupe attaque le fortin. Trahi, le frère Charles est assassiné d’une balle dans la tempe, alors qu’il est en prière.
Sa vie se termine dans le sang, en martyr comme il l’avait tellement souhaité, car il portait en lui le sacrifice suprême de « mourir pour le Christ ».
Sa mort est à l’image de sa vie, à l’image de la vie de son divin Maître : Dans la solitude, dans une profonde injustice, après trente ans de vie cachée depuis sa conversion.
« Seigneur, vous n'avez mis que trois ans à enseigner la vérité au monde, mon Dieu, à fonder votre Église, à former vos apôtres ; mais Vous avez jugé pour moi que ce n’était pas trop d'en consacrer trente à prêcher aux hommes l'exemple de l'humilité, de l'abaissement, de la vie cachée... » En voulant crier l’Évangile par l’exemple, frère Charles de Jésus est devenu un évangile vivant. Il avait écrit dans son Testament : « Vivre aujourd’hui comme si je devais mourir ce soir martyr » En apparence, sa vie est un échec : Il n’arrive pas à créer une communauté, il n’arrive pas à convertir les musulmans. Mais aujourd'hui...
De plus en plus Dieu est évincé de nos vies matérialistes et athées. Les prêtres en souffrent beaucoup et sont de moins en moins nombreux à cause de notre manque de foi. Cher Père de Foucauld, nous vous supplions d’intercéder pour nous afin que le Seigneur envoie de bons pasteurs à son peuple esseulé, et de nombreux artisans à sa moisson.
Prières quotidiennes
Quatrième jour - Jeudi 12 mai
La spiritualité de Charles
La spiritualité de Charles de Foucauld est plurielle : - D’explorateur terrestre de contrées inconnues, il est devenu explorateur de Dieu, allant toujours au plus lointain et le plus loin possible, vers les plus abandonnés. - Charles de Foucauld a beaucoup écrit, mais jamais pour être connu du monde. Ses notes de retraites, ses méditations sur les Évangiles, son journal, n’ont qu’un seul but : prolonger les entretiens d’amour quotidiens qu’il a avec le Christ pour l’aimer encore plus. Il parle plus en témoin qu’en théologien.
C’est à Nazareth qu’il rédige les trois quarts de ses écrits spirituels, soit trois mille pages en trois ans. A cela s’ajoutent six mille quatre cent onze lettres authentifiées adressées à des proches. Il tisse avec les mots de tous les jours le visage de Jésus. Le langage qu’il utilise, bien que très affectueux, est parfois aussi tranchant que les mots de Saint Paul : « Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ? » (Mt 8,26)
« C'est une des choses que nous devons absolument à Notre Seigneur, c'est de n'avoir jamais peur. Avoir peur c'est lui faire une double injure : c'est oublier qu'il est avec nous, qu'il nous aime et qu'il est puissant ; c'est ne pas nous conformer à sa volonté ; si nous conformons notre volonté à la sienne, tout ce qui arrive étant voulu ou permis de lui, nous serons joyeux de tout ce qui nous arrivera, et nous n'aurons jamais ni inquiétude ni peur... Ayons donc cette foi qui bannit toute peur... Marchons donc droit, en cette bénie et toute puissante compagnie, dans le chemin du plus parfait, et soyons sûrs qu'il ne nous arrivera rien dont nous ne devions tirer le plus grand bien pour sa gloire, notre sanctification et celle des autres. » Méditations sur l’Évangile au sujet des principales vertus, in "L'Esprit de Jésus, méditations 1898-1915", nouvelle cité, Paris, 1976.
Sa spiritualité est une spiritualité en marche, à la fois exigeante, et pourtant pleine de souplesse car pétrie d’amour des autres pour les amener à Dieu.
« Que vous êtes bon, mon Dieu, de continuer votre œuvre “d'allumer sur la terre le feu” de l'amour de Dieu, en nous disant et en nous prouvant que Dieu nous aime. Aimons Dieu, puisqu'il nous a aimés le premier. »
Cher Père de Foucauld, votre vie était ponctuée d’oraison jour et nuit et de mortifications. Aidez-nous à trouver le goût de la prière, la force protectrice de Dieu, afin que, qui que nous soyons, où que nous soyons, nous devenions les témoins vivants de l’amour de Dieu..
Prières quotidiennes
Troisième jour - Mercredi 11 mai
L'envoi en mission - Le désert saharien
Il est ordonné prêtre à Viviers en 1901, à l’âge de 42 ans, puis part pour le désert du Sahara comme ermite missionnaire. Ainsi renoue-t’il avec sa fascination pour le désert découvert avant sa conversion en Algérie alors qu’il était militaire, puis au Maroc comme civil volontaire géographe et cartographe en 1883-1884. Il a été le premier à réaliser des cartes du Maroc, qui font toujours référence aujourd’hui.
Là-bas, il est fortement interpellé par la foi des musulmans qui interrompent toute activité pour se mettre en prière cinq fois par jour. De retour en Algérie en 1901, cette fois en tant que religieux, frère Charles s’installe à Béni-Abbès où il construit une chapelle, rend service, étudie, prie. Il coud sur ses vêtements un cœur surmonté d’une croix qui deviendra célèbre à travers le monde. Plus tard, il se rend à Tamanrasset pour vivre parmi les Touaregs, et décide de traduire les quatre Evangiles en langue touarègue afin de faire partager à tous ces gens la vraie foi. Ce travail restera inachevé.
S’il échoue dans sa vision de conversion formelle des musulmans, il comprend que l’évangélisation passe par une proximité mystérieuse des Touaregs au quotidien : Dans le respect mutuel, il partage leur langue, découverte de leur culture, tisse des liens d’amitié. Son exemple de vie, dans le silence, est sa façon personnelle d’évangéliser.
Son idée profonde est d’amener le Saint Sacrement et la Messe au milieu du désert car dit-il « Jésus ne peut être dans un lieu sans rayonner ». « Il faut passer par le désert (géographique ou spirituel) et y séjourner pour recevoir la Grâce de Dieu ; c'est là qu'on se vide, qu'on chasse de soi tout ce qui n'est pas Dieu et qu'on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul… C'est un temps de grâce, c'est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l'esprit intérieur…Plus tard l'âme produira des fruits exactement dans la mesure où l'homme intérieur se sera formé en elle. » Lettre au père Jérôme 19 mai 1898.
En apprenant l’arabe et l’hébreu, le père de Foucauld veut comprendre les peuples qu’il rencontre. Il va même jusqu’à concevoir un lexique touareg-français utile à tous pour établir des ponts avec les musulmans. Il deviendra le frère universel.
Cher Père de Foucauld, aidez-nous à vivre les Béatitudes au quotidien afin que petits et humbles de cœurs, affligés, doux, assoiffés de justice, miséricordieux, le cœur pur, artisans de paix, persécutés, insultés ou méprisés pour demeurer des enfants dignes du Père, et demeurions fidèles aux paroles de Jésus : « Tout ce que vous faites à l’un de ces petits, c’est à Moi que vous le faites. »
Prières quotidiennes
Deuxième jour - Mardi 10 mai
Cheminement et préparation à la mission
Le mystère de Nazareth, école du cœur et de l'humilité
Trois ans plus tard, en 1890, il entre chez les trappistes en Ardèche, puis part pour la Palestine en 1897 où il reste trois ans chez les sœurs clarisses à Nazareth. C’est pour lui comme « un appel dans l’appel » pour vivre une vie cachée à l’imitation de Jésus Christ. Il y passera la majeure partie de son temps en prière et à rédiger des méditations. Il décide de crier l’Évangile par sa vie. Sans le savoir, ce séjour est comme une retraite de préparation à sa grande mission dans le désert… Le Seigneur vient nous chercher là où nous sommes, tels qu’Il nous trouve.
La vie ordinaire de Nazareth dans les pas de la Sainte Famille est une vie simple, silencieuse, faite du travail de ses mains, de prière, de partage en famille communautaire, au milieu des gens ordinaires. Dans les ruelles de Nazareth, il se dit : « Jésus a donc vécu comme cela ». A Nazareth, il dit « courir à la suite de Jésus à l’odeur de ses parfums » Il s’adresse à chaque de nous : « Ta vie de Nazareth peut se mener partout : mène-la au lieu le plus utile pour le prochain. »
Cher père de Foucauld, aidez-nous à nous laisser guider par le Seigneur, et inspirer par les Saints anges qui connaissent le plan de Dieu sur chacun de nous.
Cher père de Foucauld, aidez-nous à comprendre la sainteté du quotidien et la sainteté de l’ordinaire, celle qui transforme notre vie d’ordinaire en extraordinaire par le travail de l’Esprit saint. Aidez-nous a prononcer notre Fiat, oui sincère et inconditionnel de nous soumettre à la volonté du Père.
Prières quotidiennes
Premier jour - Lundi 9 mai
La vie de Charles de Foucauld
Né à Strasbourg le 15 septembre 1858, orphelin de ses deux parents à 5 ans, il est élevé par ses grands-parents catholiques. Militaire en Afrique du Nord, c’est un éternel insatisfait qui tente de combler un profond vide intérieur en jouissant de la vie sous toutes ses formes (fêtes, femmes, dépenses extravagantes, …) A 28 ans, n’en pouvant plus d’une vie où il s’ennuie, il se rappelle l’éducation chrétienne qu’il a reçue et prononce intérieurement cette prière : « Mon Dieu, si vous existez, faîtes que je vous connaisse ».
Dieu a entendu la demande de son enfant qui, sans le savoir, avait au fond de lui cette soif de l’absolu de Dieu. Malgré ses égarements répétés, sa famille ne l’a jamais laissé tomber, et l’a reçu comme l’enfant prodigue, lorsque, fatigué par tant d’errances liées à sa profonde quête intérieure, il est revenu aux sources de sa vie. Sa cousine Marie de Bondy devient sa confidente et l’aide beaucoup dans son cheminement.
A l’église Saint Augustin à Paris il se décide à rencontrer un prêtre pour parler de ses problèmes existentiels. L’abbé Huvelin lui demande d’abord de se confesser, confession radicale où il est touché par la grâce. Dès lors, comme Saint Paul foudroyé par l’Amour de Dieu, il décide de ne vivre que pour Jésus, qu’il appellera son « Bien-Aimé Frère et Seigneur Jésus ». Il choisira d’ailleurs plus tard le nom religieux de Frère Charles de Jésus.
« Je m’éloignais, je m’éloignais de plus en plus de vous, mon Seigneur et ma vie, ... et aussi ma vie commençait à être une mort... et, dans cet état de mort, vous me conserviez encore. Vous me faisiez sentir une tristesse profonde, un vide douloureux (...) Cette tristesse mon Dieu c’était un don de vous. Comme j’étais loin de m’en douter ! Que vous êtes bon ! Comme vous m’avez gardé ! Comme vous me couviez sous vos ailes lorsque je ne croyais même pas à votre existence ! »
Cher père de Foucauld, que cette aspiration devienne nôtre, qu’elle imprime quotidiennement notre cœur, notre âme et notre esprit, et tout particulièrement ceux et celles qui sont égarés et cherchent votre présence sans le savoir ; ceux et celles qui vous persécutent par ignorance, par paresse ou par indifférence. Cher père de Foucauld, aidez-nous à trouver Dieu, qui frappe quotidiennement à la porte de nos vies, et vient inlassablement à notre rencontre. Que nos refus, notre indifférence, nos réticences et nos peurs d’être « renversés » par le Christ soient balayés par l’Amour tout puissant de Dieu.
Prières quotidiennes
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Textes extrait de la neuvaine au bienheureux père Charles de Foucauld
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