Un mois avec saint Joseph - 30 mars 2019 - Excellence de la dévotion à saint Joseph

1. Elle a été particulièrement réservée à notre époque
Dieu permit que l’ancien Joseph, fils du patriarche Jacob, fût renfermé assez longtemps dans une sombre prison, d’où il sortit plein de gloire. Telle a été, en quelque sorte, la conduite de la divine providence à l’égard du père nourricier de Jésus. Pendant plusieurs siècles, la dévotion au nouveau Joseph a été peu connue dans le christianisme. Peut-être tenait-il à dessein cette dévotion en réserve pour les jours mauvais et les dernières luttes de son Eglise. Aujourd’hui, le culte de notre saint renaît, s’épanouit, se propage rapidement, et promet les plus abondantes bénédictions. Que d’églises, de chapelles et d’autels en l’honneur de saint Joseph ! Que de confréries et de congrégations sous son patronage ! Quel beau mois lui est consacré ! Quelle multitude d’âmes, ravies de sa beauté, lui paient chaque jour un tribut de vénération, de confiance et d’amour ! Enfin, l’Eglise elle-même, qui, par l’inspiration de la divine sagesse, avait laissé, en quelque manière, cet incomparable patriarche confondu dans la foule des saints, le montre aujourd’hui à l’univers entier dans tout son éclat, dans toute sa splendeur. Elle dit à tous ses enfants : adressez-vous à Joseph, recourez à lui avec confiance, car il est proclamé le protecteur de la grande famille catholique, et célébrez désormais sa fête avec toute la pompe et toute la solennité dues au prince et au maître de la maison du Seigneur. Cette juste glorification de l’époux de Marie a été accueillie partout avec les plus vifs transports d’allégresse, et notre siècle, quoique plongé dans l’indifférence et le sensualisme, devient néanmoins, de plus en plus, le siècle de Marie et de Joseph.
Bénissons Dieu, âme chrétienne, de cette extension providentielle du culte de notre bien-aimé patron, et tâchons de propager autour de nous sa dévotion. Oui, soyons à l’avenir de fervents serviteurs et des apôtres zélés de saint Joseph. Faire connaître et aimer le père nourricier de Jésus, l’époux de Marie, le patron de l’Eglise universelle, quelle joie pendant la vie, et quelle consolation à l’heure de la mort !

2. Elle répond admirabement aux besoins de notre époque.
Quelle dévotion convenait mieux que celle de saint Joseph à l’époque agitée et profondément troublée dans laquelle nous vivons ? Trois grands maux minent la société et désolent l’Eglise :
- la désorganisation de la famille,
- l’amour des plaisirs,
- la démoralisation de la classe ouvrière.
La dévotion à saint Joseph est le remède le plus efficace à cette triple plaie. Aux chefs de famille qui ont laissé tomber de leurs mains le sceptre de l’autorité, et aux enfants qui secouent le joug paternel, nous montrons saint Joseph le modèle des pères de famille, et Jésus toujours soumis à ses ordres. Nazareth ! Voilà le type de la vie de famille. A cette génération avide de luxe et de plaisir, ne travaillant que pour jouir, nous donnons aussi pour modèle saint Joseph, l’homme juste, chaste, désintéressé, pauvre et caché dans son obscur atelier. Lui, le Fils des rois, l’époux de la Reine des Anges, le Père nourricier du Sauveur, il se cache, il reste dans l’ombre d’une vie obscure. Enfin, à ces pauvres ouvriers, tant sollicités par les agents du socialisme et des sociétés secrètes, nous offrons pour patron saint Joseph, ouvrier lui-même, artisan laborieux, qui n’a connu d’autre secret que celui d’une vie intérieure, humble, toute dévouée au service de Dieu, en compagnie de Jésus et de Marie. Ouvriers, artisans, cultivateurs ! Voilà votre modèle, imitez-le ; voilà votre protecteur, invoquez-le !
Puisque la dévotion à ce grand saint est si appropriée à nos besoins, et puisque Dieu a constitué Joseph le Maître de sa maison, comme il avait autrefois établi l’ancien patriarche sur toute la terre d’Egypte, afin d’assurer des vivres à son peuple, imitons les enfants de Jacob, et si nous ne voulons pas mourir, allons à Joseph. Une grande famine, hélas ! désole aussi nos contrées, la nourriture qui fait défaut n’est pas seulement le pain qui soutient le corps, c’est surtout le pain vivant qui nourrit les âmes, c’est la vérité qui éclaire, c’est la grâce qui sanctifie. Oui, allons à Joseph, il nous donnera Jésus-Christ, ce froment des élus, le pain sacré des voyageurs !

Exemple

Au milieu du mois de mars de l’année 1867, on portait une dame paralytique protestante, dans un hospice du Canada, placé sous le patronage de saint Joseph. Elle venait y chercher un soulagement à ses souffrances. Elle ne songeait guère à un changement de religion. Elle s’en expliquait même avec une de ses amies, lui disant :  « Bien fin serait celui qui m’attraperait ! » Elle ne connaissait pas saint Joseph, encore moins toutes ses subtilités pour gagner une âme. Chaque jour, des religieuses attachées à l’hospice faisaient le Mois de mars. Elles adressaient des prières à saint Joseph pour la pauvre paralytique. A son insu, elles avaient cousu dans l’un des plis de sa robe deux médailles, l’une de la Sainte Vierge et l’autre de saint Joseph. Un jour, une religieuse fit tomber la conversation sur saint Joseph. « Saint Joseph, reprit la dame protestante, je ne connais pas cet homme, je ne l’ai jamais vu. »  « Comment, repartit la sœur, vous êtes dans une maison dont vous ne connaissez pas le maître ? » Ouvrant son livre d’office, elle lui présenta l’image de saint Joseph. « Oh ! Qu’il est bien ! dit-elle en le contemplant ; mais qui est-il ? » La bonne sœur le lui expliqua de son mieux. Voilà qu’à sa grande surprise, la dame prend l’image, la baise avec respect et demande à la garder. A partir de ce jour, elle n ‘avait d’autre consolation que d’entendre parler de saint Joseph, de se faire raconter la vie qu’il avait menée, les vertus qu’il avait pratiquées. Elle avait un jeune fils que des amis pieux portaient au catholicisme. Il vint demander à sa mère de faire son abjuration, qui était fixée au 1er mai. Elle y consentit de grand cœur. A peine l’avait-il quittée qu’elle fit appeler l’aumônier de la maison : « Monsieur, je veux être catholique, je veux être baptisée en même temps que mon fils, ayez la bonté de m’instruire. » On l’instruisit, on la prépara. Le 1er mai, on voyait la mère et le fils au pied de l’autel de saint Joseph, mêlant leurs larmes à l’eau sainte qui coulait sur leurs fronts, embrassant notre sainte religion. Le dernier jour du même mois, nos nouveaux chrétiens faisaient leur première communion et recevaient ensemble le sacrement de la Confirmation.
Heureux ceux qui font connaître, heureux ceux qui connaissent saint Joseph !


Prière :  Oui, glorieux patriarche, nous comprenons que notre siècle a besoin de votre protection pour guérir de son mal et opérer son salut. Nous vous aimerons donc plus ardemment, nous vous prierons avec plus de confiance et nous enseignerons aux autres à vous aimer et à vous prier. Veuillez, en retour, nous bénir tous, ô notre bien-aimé patron ! Ainsi soit-il.



 

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